2009-11-06

Le plus grand anthropologue du monde Claude Lévi-Strauss s’est éteint...

Claude Lévi-Strauss : «L’exclusive fatalité, l’unique tare, qui puisse affliger un groupe humain et l’empêcher de réaliser pleinement sa nature, c’est d’être seul»

Claude Lévi-Strauss, l’un des derniers géants de la pensée française et internationale du XXème siècle, vient de disparaître, à la veille de son 101ème anniversaire. Le fondateur de l’anthropologie structurale, l’« astronome des constellations humaines » dont l’œuvre de portée universelle a bouleversé la pensée occidentale, avait fêté ses cent ans le 28 novembre 2008 - et l’Académie française son premier centenaire, aucun de ses Immortels depuis sa fondation en 1634 n’ayant encore atteint cet âge.
Né en 1908 à Bruxelles de parents juifs alsaciens, Claude Lévi-Strauss est reçu en 1931 à l’agrégation de philosophie. Un demi-siècle plus tard, il se demandait encore « comment il l’avait passée ». « C’est un mystère ! », dit-il. Il avait raconté ensuite dans des pages célèbres de Tristes Tropiques comment, alors qu’il avait commencé à s’intéresser à l’ethnologie, il reçut, « un dimanche de l’automne 1934 à 9 heures du matin », un coup de téléphone du directeur de l’Ecole normale supérieure lui proposant un poste à l’Université de Sao Paolo pour y enseigner la sociologie. Ainsi commença ce qu’il a appelé « l’expérience la plus importante de sa vie » : la découverte du Brésil, un pays où il est adulé et envers lequel il avait déclaré se sentir « en dette très profonde ». Un pays où il avait vécu de 1935 à 1939, organisant et dirigeant plusieurs missions ethnographiques dans le Mato Grosso et en Amazonie, à la rencontre des tribus indiennes de l’Amazonie au sein de ces sociétés dites « primitives » dont il avait superbement décrit la vie, les coutumes, les croyances. Il avait aussi rapporté de ses voyages brésiliens une partie des collections aujourd’hui exposées au musée à Paris : souvent des objets modestes de la vie quotidienne mais aussi de magnifiques masques et objets mythiques achetés plus tard aux Etats-Unis, la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord étant un autre « lieu magique » pour la découverte de ces « arts premiers » ; l’anthropologue avait lui-même partagé son importante collection entre le Brésil et la France.
Rentré en France au début de l’année 1939, mobilisé, il est révoqué de l’enseignement après l’armistice de 1940 en raison des premières lois anti-juives du gouvernement de Vichy. Devenu « un gibier de camp de concentration », il a la chance d’être intégré au programme de la Fondation Rockefeller pour le sauvetage des savants européens menacés par les nazis, et invité à enseigner à la New School for Social Research de New-York. Rentré en France en 1948, maître de recherche au CNRS, sous-directeur au musée de l’Homme, il soutient sa thèse en 1949 sur Les structures élémentaires de la parenté, (l’une de ses œuvres majeures, comme le sera en 1962 La pensée sauvage). En 1958, paraît aux éditions Plon le premier volume de l’anthropologie structurale, refusé auparavant chez Gallimard au motif que la pensée de l’auteur n’était « pas encore assez mûre » ! Le deuxième volume paraîtra en 1973. « La nature du vrai transparaît d’abord dans le soin qu’il met à se dérober » ; c’est en partant de ce postulat que Claude Levi-Strauss, véritable fondateur de la pensée structurale dans le domaine de l’anthropologie, élabore une méthode d’analyse des rapports de parenté et des mythes dans les sociétés « primitives » qui s’inspire de méthodes utilisées en linguistique.
En 1959, Claude Lévi-Strauss est nommé titulaire de la chaire d’anthropologie sociale au Collège de France (un poste qui lui avait été refusé deux fois auparavant), où il restera jusqu’à sa retraite en 1982 après avoir fondé en 1960 le Laboratoire d’anthropologie sociale et en 1961 la revue scientifique française d’anthropologie L’Homme. Le Collège de France estime qu’« aucun anthropologue n’a exercé (jusqu’à son enseignement) un tel rayonnement intellectuel touchant toutes les disciplines qui s’intéressent à l’homme et à ses œuvres ».
Peu enclin à s’exprimer dans les médias, Claude Lévi-Strauss s’est bien gardé de la moindre réflexion sur « ses cent ans ». Mais dans une de ses très rares interviews, au Monde à l’occasion de l’année du Brésil en France en 2005, il disait « Nous sommes dans un monde auquel je n’appartiens déjà plus. Celui que j’ai connu, celui que j’ai aimé, avait 1,5 milliard d’habitants. Le monde actuel compte six milliards d’humains. Ce n’est plus le mien ».
Source : www.diplomatie.gouv.fr

2009-11-04

A propos des vaches et de La « Cow Parade » à Tunis

Point de vue

Nous n’avons pas les mêmes valeurs...

par, Naima Ben Maiz, artiste peintre

Sommes-nous dépouillés de toute raison et de sens qui nous distingue des autres créatures, entre autres, celles des animaux ? Sommes nous au stade de dictée comportementale, encore si celle-ci relèvera de la perception ou d’un langage artistique de connotations diverses ?. Autrement s’agit-il vraiment de valoriser l’art tunisien ou le dévaloriser en invitant l’ensemble des créateurs artistes tunisiens à s’exprimer à partir de sujet imposé de «vaches étrangères »? pour une poignée de dinars et de l’éphémère !!!

Cherchons les bonnes causes…

Nous autres, pouvons toujours trouver les motivations diverses pour une escale prochaine des «vaches en ville» Certes, la dimension internationale de la Tunisie ou d’un artiste tunisien ne fera pas passage par les vaches mêmes si nous faisons en sorte à l’instar d’autres villes du monde, que Tunis intègrera le cercle des hôtes de la «Cow Parade»… car chez nous la vache, est un animal qui se respecte, et que nous respectons en tant que telle… pas folle… pour descendre en ville